Le sens. C’est un mot que l’on oublie parfois au fil d’une carrière, à force de sauter d’une opportunité à une autre, ou de chercher la promotion « logique » (celle qui apporte un meilleur salaire, ou des responsabilités managériales, ou le prestige de l’expertise)… Au-delà des critères convenus qui font d’un poste « une belle opportunité », il y a le sens que vous, vous lui donnez. Et ce sens conditionne votre épanouissement professionnel. Avoir un travail qui a du sens est-il une utopie ? Quelle place la quête de sens peut-elle avoir dans des organisations changeantes, compressées par des impératifs de rentabilité et d’urgence toujours plus exigeants ? Certes, les freins sont nombreux, et l’on peut choisir de faire l’impasse sur cette dimension de notre vie pourtant loin d’être anodine. « Endurer » une situation professionnelle, travailler pour survivre, attendre les week-ends et les vacances pour vraiment « vivre » : une stratégie assez courante, facile à court terme… mais potentiellement coûteuse pour notre santé et notre bien-être à plus long terme.
Quels que soient les obstacles apparents, on peut toujours essayer de donner, redonner du sens à sa vie professionnelle. L’enthousiasme du professionnel épanoui qui pousse la porte du bureau avec énergie et bonne humeur le matin, n’est pas une sorte de « don » réservé à une poignée d’heureux élus… !
Votre travail a-t-il du sens pour vous ?
Le sens, c’est :
– Être en accord avec la personne que vous voulez être, mettre vos valeurs en action.
A quel point êtes-vous d’accord avec les affirmations suivantes ?
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Mon travail me permet d’avancer vers ce qui est important pour moi dans la vie.
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Dans mon travail, je suis ou je deviens progressivement la personne que je veux être.
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Mon travail est bien plus pour moi qu’un simple gagne-pain.
– Exploiter votre potentiel, avec des challenges à votre mesure ; avoir un sentiment d’accomplissement et de maîtrise.
A quel point êtes-vous d’accord avec les affirmations suivantes ?
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J’utilise mes principales qualités et forces personnelles dans mon travail.
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Je me sens efficace et compétent dans les tâches et missions qui me sont confiées.
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Je m’ennuie rarement dans mon poste car je suis absorbé par des tâches stimulantes qui me posent un défi.
– Vous sentir à votre place, que ce soit au sein d’une entreprise, une organisation, un réseau, ou en indépendant.
A quel point êtes-vous d’accord avec les affirmations suivantes ?
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J’ai des contacts de qualité au travail, des échanges enrichissants avec des personnes que j’apprécie.
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Je me sens intégré, j’ai mon rôle et mon identité propre dans l’entreprise/l’organisation ; je me sens reconnu pour mes compétences et qualités spécifiques.
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Je me reconnais dans les valeurs de mon entreprise/organisation, je n’ai pas à me « faire violence » pour adhérer à la politique interne et mettre en œuvre les projets impulsés par ma hiérarchie.
Maintenant, imaginez votre pot de retraite dans quelques années… que voudriez-vous que l’on dise de vous ? Si l’on gardait une plaque commémorative à votre nom, que dirait-elle de vous, idéalement ? Aujourd’hui, avancez-vous dans cette direction, ou bien avez-vous plutot tendance à vous en éloigner ?
Comment donner (ou redonner) du sens à son travail ?
Si vous vous éloignez de vos valeurs et vos besoins au travail, il existe plusieurs façons de vous remettre en mouvement vers ce qui compte pour vous :
– Changer de poste.
Changer de fonction, d’entreprise voire de métier : c’est la réponse la plus évidente, celle qui vient à l’esprit le plus spontanément. Elle peut être pertinente ou non, réaliste ou non, et demande presque toujours une solide réflexion. Un bilan de compétences peut vous aider à faire des choix cohérents et viable si vous envisagez cette solution. Elle s’impose dans certains cas, notamment lorsque l’environnement professionnel est psychologiquement « toxique » : harcèlement moral, contraintes excessives risquant d’entraîner un épuisement professionnel…
Exemple : Après 15 ans à des postes commerciaux et une expérience particulièrement probante en négociation, Florence ressent le besoin d’évoluer dans un environnement qui corresponde davantage à ses valeurs humanistes et solidaires. Après un bilan d’orientation qui met en évidence ses motivations et ses compétences, elle reprend des études en management des associations, qui lui permettent de transférer ses acquis dans le secteur social et humanitaire, un bon compromis pour se rapprocher de ses valeurs sans repartir de zéro.
– Changer son poste.
On ne pense pas assez souvent aux modifications que l’on pourrait apporter à son travail. Il est pourtant possible, bien souvent, par des initiatives, propositions, légers changements d’organisation, de remettre dans son travail les ingrédients essentiels à notre épanouissement. Une redynamisation qui demande de la créativité !
Exemple : Julien est un jeune consultant RH qui s’ennuie dans le cabinet où il travaille faute de renouvellement de ses activités. Il propose à sa direction de monter un module de formation correspondant à un besoin identifié chez certaines entreprises clientes et se voit confier cette mission en parallèle de ses attributions, avec le support de son manager qui l’accompagne dans ce nouveau défi. Il retrouve de l’intérêt à son travail grâce à cette initiative qui sera suivie de plusieurs autres, et l’expérience ainsi acquise lui permettra d’évoluer plus rapidement dans sa carrière.
– Changer son regard sur son poste.
C’est la réponse la moins facile, que l’on confond parfois à tort avec de la résignation ou un positivisme béat, pourtant son efficacité peut être remarquable, et sans prise de risque. Elle est particulièrement adaptée lorsque les circonstances ne permettent pas d’espérer un changement rapide d’environnement ou de responsabilités. Par un travail sur soi qui change notre vécu, tout en restant fidèles à nous-mêmes et nos valeurs, on peut parfois trouver le chemin d’un meilleur épanouissement professionnel.
Exemple : Anne a choisi son métier avec soin : elle travaille dans le marketing, dans une grande organisation caritative, ce qui correspond à ses aspirations et ses valeurs. Pourtant, elle doute du bien-fondé de ses choix et vit très mal le stress inhérent à sa fonction. En prenant conscience des freins intérieurs qui l’empêchent de vivre pleinement son métier, avec l’aide d’une psychologue, une fenêtre s’ouvre et elle retrouve du sens à ce qu’elle fait, tout en s’ouvrant aux opportunités d’évolution en interne et en osant postuler lorsqu’une autre fonction l’intéresse davantage, ce qu’elle n’aurait jamais tenté auparavant.
Quelle que soit la voie empruntée, ce qui importe est moins l’atteinte d’objectifs factuels que le nouvel élan trouvé et l’état d’esprit qui l’accompagne. En effet, qu’y a-t-il de plus enrichissant et gratifiant que d’avancer vers ce qui compte pour nous, quels que soient les obstacles ?
Et vous, que faîtes-vous aujourd’hui pour donner du sens à votre travail ?
