5 critères pour bien choisir sa formation en développement personnel

Bien que les formations en développement personnel ne soient pas éligibles au CPF*, les besoins des salariés dans ce domaine sont plus que jamais d’actualité. L’intelligence émotionnelle est en effet un formidable moteur de performance et de compétitivité en plus de favoriser le bien-être individuel et collectif.

Si vous faîtes partie de ceux qui voient dans les compétences émotionnelles un atout professionnel majeur, vous avez peut-être envisagé de vous investir dans une formation de ce type. Développer son leadership, son empathie, son assertivité… vous aimeriez vous lancer, mais vous hésitez devant une multitude d’offres dont il vous est difficile d’évaluer l’intérêt. Après tout, il ne s’agit pas ici de « diplômes homologués » ou d’ « habilitations » certifiées par des institutions. Comment savoir si vous en retirerez un réel bénéfice ? Voici quelques questions à vous poser pour faire les meilleurs choix.

1 ) La formation que vous avez repérée répond-elle à vos besoins réels ?

Cela peut paraître évident, mais si vous n’avez pas de réelle motivation pour suivre une telle formation, il y a peu de chances que vous en retiriez quoi que ce soit. Ne choisissez pas votre formation parce que tel ou tel collègue l’a adorée, parce qu’elle est à la mode ou parce que tout le monde dans votre service l’a suivie : demandez-vous si elle va vous aider, vous, à mieux aborder les défis et les difficultés que vous rencontrez dans votre travail. Va-t-elle vous aider à développer une nouvelle compétence importante dans votre fonction ? Que pourriez-vous faire que vous ne faîtes pas déjà, avec cette nouvelle corde à votre arc ? Si vous suiviez cette formation et que l’on vous filmait dans 6 mois à votre travail, pensez-vous que l’on verrait une différence ?

2) Quelle est la valeur du contenu proposé ?

L’expression « développement personnel » recouvre des approches très diverses, certaines scientifiquement étayées par la recherche en psychologie, notamment en psychologie positive, d’autres plus intuitives, issues des observations et de l’expérience d’un coach ou thérapeute. Dans tous les cas, il est recommandé de faire quelques recherches sur l’approche proposée pour en vérifier la validité. Les concepts utilisés sont-ils encore d’actualité ou relèvent-ils de vieux mythes scientifiques aujourd’hui dépassés ? Sont-ils cohérents avec les apports actuels de la recherche ? L’efficacité de la formation a-t-elle été évaluée au regard des compétences réellement développées par ceux qui l’ont suivie, au-delà du traditionnel questionnaire d’appréciation (ce n’est pas parce que les stagiaires ont aimé qu’ils ont progressé ! ) ? Peu importe combien de personnes suivent cette formation chaque année, son ancienneté ou sa présentation accrocheuse : il est malheureusement difficile de se fier à ces données pour appréhender la qualité réelle du contenu et vous aurez intérêt à « creuser » un peu le sujet pour faire un choix pertinent.

3) Quelle est la durée de la formation ?

On l’ignore souvent, mais une formation visant à développer des compétences émotionnelles ou relationnelles demande du temps. En effet, notre « cerveau émotionnel » n’apprend pas au même rythme que notre « cerveau rationnel », qui peut quant à lui acquérir rapidement de nouvelles techniques, de nouvelles connaissances. Nous savons tous combien il est difficile de changer nos habitudes… la « refonte des circuits » neuraux associés à tel ou tel comportement demandera de la patience et des efforts dans la durée, quelle que soit la qualité des enseignements dispensés.

Daniel Goleman, l’expert le plus reconnu en matière d’intelligence émotionnelle, souligne qu’il nous faut des semaines, voire des mois, pour développer de nouvelles compétences émotionnelles. Un séminaire de 2 jours sur l’art de gérer les conflits aura vraisemblablement peu d’impact, si ce n’est aucun, sur vos progrès réels en la matière. Préférez si possible des formations en plusieurs sessions espacées dans le temps.

4) Quelles sont les modalités pédagogiques ?

Là encore, la différence avec les formations « classiques » est de taille. Ici, la théorie ne suffit pas : comprendre intellectuellement le fonctionnement des émotions, ou les styles de management les plus efficaces, ne vous donnera ni la capacité, ni l’élan, ni la méthode pour changer vos comportements. Pour acquérir de nouvelles aptitudes, il faudra un véritable entraînement. Les sessions de formation incluant un maximum de mises en situation et simulations, sont à privilégier. Et si la mise en pratique se poursuit en intersession avec des objectifs atteignables dans le quotidien, c’est encore mieux.

En somme, c’est un peu comme apprendre à faire du vélo : vous pouvez en parler pendant des heures, mais ce n’est qu’en montant sur le vélo que vous commencerez vraiment à apprendre !

5) La formation s’adapte-t-elle aux différences individuelles ?

Votre personnalité, vos forces, vos motivations, votre situation professionnelle… impactent l’aisance avec laquelle vous développerez vos nouvelles compétences. La formation idéale prendra en compte ces éléments individuels plutôt que d’imposer un cours entièrement standardisé, et vous aidera à définir vos propres objectifs de progrès, à la fois concrets, précis, réalistes et stimulants. Votre « feuille de route » devra être en cohérence avec vos capacités, vos besoins et le contexte dans lequel vous tenterez de développer les aptitudes visées. Si les formations disponibles ne répondent pas à ce critère, pensez à la solution alternative du coaching individuel, qui à défaut de permettre des exercices de groupe, présente l’avantage d’un suivi entièrement personnalisé.

A vous de jouer !

Quelques idées de lectures pour en savoir plus :

L’intelligence émotionnelle, de Daniel Goleman

Cultiver l’intelligence relationnelle, de Daniel Goleman

Ne plus craquer au travail, de Dominique Servant


*Compte Personnel de Formation. Ce dispositif a remplacé le DIF en 2015.

Crédit image © Strelka Institute

 

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